Miscellaneous Folies
Monstres, ruines, temples sont autant de figures pour penser l’architecture actuelle. Son rapport au paysage, son économie. Les folies sont des dispositifs de considération de territoires, de situations et d’examen de la discipline architecturale.
Ces petits bâtiments « sexy qui ne sont pas encombrés par des questions de plomberies »* expérimentent des styles, des savoir-faire, des théories. Groupées au sein d’un paysage commun, les folies formulent des ailleurs possibles. On y jubile d’identités fugaces : ermites d’un jour dans la cabane, nomades sous la tente immobile, conquérants sur le belvédère, animés par le temple de l’amour.
L’exposition inaugure la collection de ces dispositifs, recueillis en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Terriblement sophistiquées ou exagérément sommaires, les folies sont totalement inutiles, mais tellement nécessaires. Elles fédèrent. Elles intensifient. Organisées en systèmes, les folies pensent le territoire par émergences, et non par une planification globale.
Chaque folie clame ses raisons d’être et révoque les propositions de la précédente. Plutôt que des ruines, les folies manifestent des fondations.
Hors des parcs des aristocrates du 18e siècle, c’est désormais l’environnement métropolitain qu’elles considèrent. En réponse à l’écologie fragile de notre monde qui tente d’inventer un rapport équilibré à ses ressources et son milieu, les folies formulent l’architecture et le paysage comme une culture indissociable.
Miscellaneous Folies souhaite déployer l’enthousiasme prospectif des folies, pour échapper un temps des turpitudes du monde et mettre en forme des manières de l’habiter.
* entretien avec B.J. Archer, NYC, Juin 2018