Introductions roses

© Jacqueline Mesmaeker et Nadja Vilenne

Mesmaeker réalise ses Introductions roses en 1995 dans l’intimité de son appartement ixellois. L’intervention est minimale, quasi clandestine. Elle est symptomatique de la position replis et de la stratégie de l’esquive adoptée par l’artiste. Une retraite volontaire non seulement parce qu’il fallait bien vivre mais aussi par crainte de ne pas vendre.

L’œuvre consiste à l’insertion de fines bandes de tissu rose dans des fentes et interstices accidentels de son domicile. C’est une "expérience de la perception", comme le décrit Botquin. "Une fente entre le mur et l’arrière du montant d’une étagère de cuisine, des rainures de chambranles de porte, un interstice entre la plinthe et le plancher, une craquelure dans la peinture, la confluence de deux moulures de plâtre au-dessus de l’embrasure d’une baie. Des trous aussi." [Botquin, 2011]

L’intervention minimaliste passe presque inaperçue. Elle est exécutée avec une grande économie de moyens. Elle occupe pourtant pleinement l’espace en jouant avec l’architecture, dont elle révèle les lignes de forces mais aussi les failles et faiblesses. On y décèle également l’humour subversif, voire érotique, de l’artiste.