IN SITU: l’Art se met en vitrine
Du 8 mai au 28 aout 2020, KANAL - Centre Pompidou, en collaboration avec la nouvelle plateforme #windowmuseum, présente l’exposition IN SITU. Cette première exposition née des conséquences de la crise actuelle tente de répondre à la question : « Comment continuer à exposer des œuvres d’art aujourd’hui ? ». IN SITU fera partie d’une série d’expositions conçue par #windowmuseum, à KANAL-Centre-Pompidou, au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris et au BPS 22 à Charleroi.
IN SITU, porté par la nouvelle plateforme #windowmuseum, apporte une première réponse à cette réflexion. La crise sanitaire est aussi une crise sociale, qui met en lumière des inégalités, qui impose une remise en question et nous rappelle surtout à quel point le contact, le toucher, la proximité aussi bien entre nous qu’avec notre environnement, sont primordiaux. Le lien social et le lien à l’art ne peuvent être uniquement virtuels.
Lola Meotti, commissaire de l’exposition IN SITU, propose d’investir six vitrines du showroom de KANAL-Centre Pompidou pour exposer des œuvres à la surface des vitres, au regard des passants. La taille et la position du bâtiment permettent de poser la question de la distance en offrant une visibilité de l’exposition à la fois de loin et de près. Pour la scénographie, Gabriel Tapia, tatoueur, propose une création spécifique pour l'exposition, dans des proportions gigantesques.
La programmation d’IN SITU rassemble trois artistes: Claude Cattelain, Hicham Berrada et Hervé Charles, qui chacun à sa façon, interrogent notre rapport au corps, au territoire et au danger, thématiques éminemment d’actualité.
Claude Cattelain
Vit et travaille à Bruxelles et Valenciennes
Artiste constructeur un brin cascadeur, Claude Cattelain est à la fois vidéaste, performeur, dessinateur, concepteur d'installations et de photographies. Il présente un parcours pour le moins atypique qui lui font successivement démonter le châssis de ses toiles (dés 1999), réaliser des constructions instables (en 2000) et à acheter une caméra pour filmer ses échecs qu'il développera plus tard dans sa pratique de la performance. Craquement, souffle, bruits de pas, de ferraille, claquements ou frottements mais aussi répétitions sont autant de mots qui résonnent dans la démarche de l'artiste. Au travers de différentes expérimentations, comme maintenir des planches contre les murs par de lourdes barres d'acier, élever son corps entre les murs d'un couloir à l'aide de tasseaux, se suspendre dans le vide, jouer au derviche tourneur, balayer les vagues, marcher sur place pendant de nombreuses heures pour créer des dessins ou des vidéos où il s'enfonce dans le sable jusqu'à laisser ses pieds s'éroder, Claude Cattelain met à l'épreuve le corps et les matériaux pour en questionner les limites et en cerner les points de rupture et leur inscription dans l'espace. Il laisse cohabiter trois types d'actions qui se construisent toujours dans l'endurance. : celles qui se font en présence du public, celles qui lui permettent de fabriquer une structure qu'il laissera dans l'espace et celles qu'il filme. Nancy Suarez (extrait)
Hervé Charles
Vit et travaille à Bruxelles
Hervé Charles explore l'ambiguïté de la représentation photographique, principalement à travers le paysage et plus particulièrement le paysage naturel en transformation brutale. Son travail actuel s’articule autour de deux phénomènes de catastrophes naturelles: les méga-feux de forêt et les inondations. Entre préoccupations photographiques et écologiques, ces thèmes sont traités de façon onirique et captivante. Ses tableaux de grands formats jouent sur l'immersion dans ces lieux dévastés, une magnificence des zones de désolation dans lesquelles peuvent poindre la possibilité d’un renouveau ou des poches de résistance: une prise de conscience de la catastrophe annoncée sans être un manifeste. Les images originales sont prises à même l’élément, revendiquant la confrontation et l’expérience de la prise de vue en lien avec le référent: une photographie de terrain, extatique.
Hicham Berrada
1986 Vit et travaille à Paris
Né en 1986 à Casablanca au Maroc, Hicham Berrada vit et travaille à Paris et Roubaix, France. Son travail a été présenté dans le cadre de nombreuses expositions personnelles et collectives . Il a effectué plusieurs résidences, notamment à la Villa Médicis à Rome et à la Pinault Collection à Lens. Hicham Berrada est nommé pour le Prix Marcel Duchamp 2020. Le travail de Hicham Berrada associe intuition et connaissance, science et poésie. Il explore dans ses œuvres des protocoles scientifiques qui imitent au plus près différents processus naturels et/ou conditions climatiques. « J’essaye de maîtriser les phénomènes que je mobilise comme un peintre maîtrise ses pigments et pinceaux. Mes pinceaux et pigments seraient le chaud, le froid, le magnétisme, la lumière ».
Gabriel Tapia
Vit et travaille à Bruxelles.
Né en 1980 à Quito (Équateur)
Bachelier en peinture et gravure, Université Centrale de l’Equateur, Faculté des Arts Plastiques, et Master en Arts Visuels et de l’espace, Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles. Ces dernières années Gabriel Tapia s’est orienté vers l’art du tatouage. Il ouvre son shop MUE à Bruxelles en 2017, où il développe un style spécifique, et une philosophie particulière, inspiré du mouvement gothique et de la peinture ancienne. Chaque tatouage s’inscrit dans un dialogue riche et détaillé entre lui et ses clients.
Lola Meotti
Lola Meotti, (1986) est diplômée de l’ISBA Besançon, et de l’ENSAV La Cambre (Master Photographie et Master Sculpture). Commissaire indépendante, performeuse, plasticienne et enseignante, elle interroge la notion de transversalité dans le monde de l’art. Elle fonde La Réserve en 2018, plateforme d’organisation artistique itinérante. Elle participe depuis 6 ans à des expositions et résidences en Belgique et à l’étranger (France, Allemagne, Hong-Kong, Congo…) et est commissaire exécutive à la Cambre, Bruxelles, depuis 2014.
#WindowMuseum
#windowmuseum est une plate-forme indépendante mais participative dont l’intention est de rassembler, d’inciter ou de produire des projets artistiques concrets en réaction à cette période de crise sanitaire, politique et sociale. La plate-forme se veut aussi pérenne et évolutive en fonction du déconfinement. Le modèle culturel montrait déjà ses limites avant la pandémie et celle-ci n’a fait qu’exacerber les difficultés du secteur dont les premières victimes sont les artistes. Nous proposons de créer un mode de fonctionnement lié au commissariat confiné en rendant l’art à nouveau accessible au public, via l’espace public. Il s’agit d’inventer de nouvelles formes de présentation de la production artistique en-dehors des codes de la structure muséale et de ses conditions de monstration, et au-delà du virtuel, en repensant la question et les enjeux du modèle d’exposition traditionnel. Dans un premier temps, nous proposons de collaborer avec les lieux culturels majeurs en leur proposant d’utiliser de manière inédite leur architecture pour exposer des oeuvres qui seraient visibles depuis l’extérieur du lieu. Ensuite, ce type d’action pourrait s’étendre à d’autres lieux désirant valoriser le travail des artistes par une visibilité hors des réseaux traditionnels vers de nouveaux espaces à coloniser artistiquement.
Lola Meotti
Hervé Charles.
Documents
- Note d'intention de la commissaire (59.66 Ko)
- Windowmuseum collaborations (68.05 Ko)