Mademoiselle de la Faille

© Jacqueline Mesmaeker et Nadja Vilenne

Mademoiselle de la Faille est la reproduction d’une large déchirure opérée dans le papier peint du salon de l’artiste. D’après Mesmaeker, cette découpe a été pratiquée par les propriétaires qui voulaient voir s’il y avait de l’humidité. L’artiste y voit une poésie du quotidien et décide de la laisser intacte et apparente. Comme dans les Introductions roses (1996–2019), il est question d’interstice, de fente, de faille. Tout aussi chargée érotiquement, elle laisse celle-ci béante.

Faisant désormais partie de son salon, Mesmaeker s’approprie tellement cette faille qu’elle finit par la reproduire et en fait un tirage plus grand que nature à l’occasion de son exposition rétrospective Ah quelle aventure ! Elle transpose ainsi ce détail domestique dans l’espace d’exposition à Bozar et l’intitule familièrement Mademoiselle de la Faille. Comme si l’artiste la considérait comme une interlocutrice privilégiée avec qui elle partage les secrets de la proximité.

La faille devient une œuvre à part entière qui, à son tour, révèle les mouvements d’allers-retours entre l’intimité de son appartement et son œuvre publique.