• Vendredi, 21Dimanche, 30 juin, 2019

Gratuit

THIRD DEVIATION

EDOUARD CABAY

Les recherches d’Edouard Cabay portent sur des questions liant culture digitale et processus de fabrication – croisant ainsi les domaines de l’immatériel et du physique par un entremêlement incessant de ces deux champs, de manière à produire d’étranges constructions « concrètement concrètes » quoique régies par les lois abstraites de l’informatique computationnel dont l’objectif est pourtant de mettre en forme des réalisations qui s’inscrivent dans l’espace-temps euclidien de notre contemporanéité matérialiste (…) etc. On pourrait continuer de la sorte indéfiniment, produisant en écho au travail d’Edouard Cabay, un langage sans fin qui oscillerait entre réflexion cognitive et description objectale. A l’instar des récits mythologiques convoquant monstres, chimères et autres hommes-machines, les projets développés par Edouard Cabay interrogent nos certitudes d’êtres humains rationnels, ébranlant au passage l’édifice stable des sciences dures.

 

THIRD DEVIATION fait partie d’une série d’expériences dont l’objet d’étude recouvre les idées opposées de stabilité et d’instabilité. La série des DEVIATION introduit à bon escient des notions d'accidents, d’opérationnalité à contre-temps et d’interventions aléatoire dans le processus infaillible d’une maitrise technologique, faisant alors glisser la production vers des plasticités inattendues.

 

L’œuvre présentée par le CIVA à KANAL Centre Pompidou est une catapulte (longueur du bras de levier : 60cm) qui se déplace sur un rail (longueur : 14m) parallèlement à la façade vitrée du showroom sur la place Sainctelette. La catapulte est programmée pour lancer 2000 boules de peintures au final d’une performance de 10 jours, révélant progressivement un dessin (largeur : 12m / hauteur : 2m) dont les règles géométriques ont été préalablement encodées dans les circuits robotiques qui contrôlent le bras mécanique. Le dessin se matérialise directement sur la façade vitrée, produisant dès lors un canevas pictural constitué d’un recto et d’un verso dont la lecture des couches de peintures est inversement possible selon que l’on se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur du bâtiment. L’œuvre convoque en sa pelliculaire épaisseur deux espaces publics qui se font face : le trottoir et le musée en devenir.