El château qui fuit
La Compagnie du Zerep – Adrien Castillo
Nous voyons un gros bloc sur roulette qui se situe quelque part entre le flight-case, la boite de souvenir et une grande illusion. C’est la « boi-boite » de Petit château. Au fur et mesure de ses digressions elle se déploiera dans l’espace. Et oui, lorsqu’on ne contraint pas la pensée derrière des remparts, elle a tendance à s’échapper partout où elle peut. Une vadrouille autour de ce que disait Robert Filliou, à savoir que les artistes pratiquent une activité spirituelle « comme si » et « en dépit de », comme s’ils savaient d’où ils viennent et en dépit de ne pas savoir où ils vont.
La Compagnie du Zerep
Une proposition de La Compagnie du Zerep pour la préfiguration de KANAL - Centre Pompidou. Cette performance s’inscrit dans un programme de 3 week-ends de La Compagnie du Zerep et d’artistes invités, conçu par Sophie Perez et Xavier Boussiron. Les performances sont présentées en deux endroits du parcours de l’exposition : le theatrino-sculpture « Boboourg-la-reine », et l’installation-décor « La pierre à Magritte ».
Depuis sa conception, en 2009, « Beaubourg-la-Reine » est un théâtre, une sorte de salle polyvalente (au sens noble du terme) ; et aussi une sculpture qui rappelle l’architecture-enseigne du début du XXème siècle, quand le cordonnier habite dans une maison en forme de santiag, et le vendeur de sandwich dans une gargote en forme de hot-dog. « Beaubourg-la-Reine » est un Cercle (comme on en trouve encore en Espagne), où il s’agit de rappeler les notions qui nous sont chères : un goût élémentaire pour le gros blasphème, l’excentricité sportive, la propagande de l’originalité et du divertissement, l’esthétique confinée, le folklore, la culculisation, la fin de race, la private-joke, la tradition besogneuse et le culte de l’instant...
Mais, entre travail d’archivage et documentation vivante, « Boboourg-la-Reine » c’est surtout une pièce de La compagnie du Zerep ouverte à des invités. Des invités qui sont à la fois des sources d’admiration et d’inspiration. Et à une époque où il est plus commode de s’arranger avec des objets surévalués et des artistes sages ou morts, on vérifie que la présence humaine et sa puissance d’expression dépasse la valeur sûre d’« œuvre d’art ». Tout cela, sous l’œil pas toujours bienveillant de la figure du commandeur au gros nez.