FAÇADE: Laure Prouvost
La série FAÇADE est une invitation lancée à trois artistes pour créer chacun·e une œuvre qui recouvre pendant six mois l’immense façade du futur showroom du musée. L’artiste Laure Prouvost qui vit et travaille à Molenbeek inaugure cette série avec une composition d’images et de messages à l’attention de la ville et des gens qui l’habitent. Dans les installations immersives et enchanteresses de Prouvost, film, sculpture, objets trouvés, performance et langage se mêlent. L’artiste convoque souvenirs personnels, références artistiques ou littéraires et éléments de fiction. Elle bouleverse les récits linéaires et les associations attendues entre mots, images et sens.
Cette commande réalisée auprès de Laure Prouvost sera suivie par deux autres adressées à Anne-Mie Van Kerckhoven (septembre 2023 – mars 2024) et Tarek Lakhrissi (mars – septembre 2024).
Les travaux de construction du futur musée KANAL-Centre Pompidou sont en cours. Des échafaudages s’élèvent sur le pourtour de l’ancienne vitrine du showroom Citroën et deviennent propices au lancement d’une nouvelle série d’œuvres d’art dans l’espace public. FAÇADE est une invitation lancée à des artistes pour créer des images qui recouvrent l’entièreté de l’ancienne verrière. Chacune de ces œuvres se lie à sa façon à la ville pendant six mois. Ce seront sûrement les plus grandes œuvres d’art de Bruxelles, avec une envergure de plus de mille mètres carrés !
Laure Prouvost est invitée pour inaugurer la série. Pour la première FAÇADE, l’artiste conçoit une œuvre dans laquelle fleurs et plantes émergent du squelette du showroom, créant un jardin aux allures postapocalyptiques. Ça et là dans la flore foisonnante, des chaires voluptueuses et des tentacules apparaissent tandis qu’ondulent des drapeaux ornés de slogans. Aux extrémités des plantes grimpantes, deux fleurs se rejoignent en amont des mots « we belong » (nous (nous) appartenons).
Les plantes en pleine floraison et les parties sensuelles de corps de femmes évoquent la transformation et le renouveau. Les slogans s'adressent directement aux publics, ils suscitent la réflexion, lancent des vœux et appellent à l'action. Prouvost joue avec le langage et les significations que ce jeu génère. Ses slogans combinent parfois des langues différentes, comme « soon oui will swim in het kanal ». Les rêves de chacun.e s’expriment alors d’une même voix polyglotte. La scène représente les puissances de la nature et des corps. C’est une image optimiste, pleine d’espoir, qui tente une interprétation de l’espace public et imagine un futur plus doux. Ici, les humains sont en harmonie avec la nature, et chacun.e a sa place dans un nouveau vivre ensemble.
Prouvost est connue pour ses installations immersives et enchanteresses où film, sculpture, objets trouvés, performance et langage s’entremêlent. L’artiste s’intéresse à l'émancipation, la mondialisation, l'écologie, thèmes récurrents qu’elle aborde toujours de façon conceptuelle et poétique. Dans son travail, Prouvost combine souvenirs personnels, références artistiques ou littéraires et éléments de fiction. Avec humour, elle se sert du langage pour provoquer l’imagination, bouleverser les récits linéaires et les associations attendues entre mots, images et sens. Une orange symbolise l’amour, une miche de pain représente le travail, une pieuvre la planète. L'élasticité et la puissance des mots écrits sont des notions centrales dans la démarche de Prouvost, car les mots devenus symboles permettent au public de se faire ses propres images mentales.
L'œuvre monumentale de Laure Prouvost sera inaugurée et présentée au public le 25 mars. Une parade accompagnée des choristes de Singing Molenbeek et des Majoretteketet se rendra de la place Sainte-Catherine à Sainctelette à 16 heures, banderoles en main. Sur celles-ci, des mots hurlent dans toutes les langues des messages d'espoir récoltés par l’artiste et l’autrice Leila El-Mahi lors d’ateliers avec des habitant.es du quartier.
Laure Prouvost vit et travaille à Bruxelles (Molenbeek). En 2019, elle représente la France à la 58e Biennale de Venise. En 2013, elle gagne le prestigieux Turner Prize. Elle a eu de nombreuses expositions individuelles, que ce soit au Musée d’art moderne de Francfort, au Centre d’art de Munich, au New Museum à New York et plus récemment au Musée national d’Oslo. Ses œuvres sont présentes dans les collections de M HKA Musée d’art contemporain d’Anvers, Belgique; Musée Hirshhorn et jardin de sculptures, Washington D.C., États-Unis; Musée De Pont, Tilburg, Pays-Bas; Fondation Louis Vuitton, Paris, France; Galerie d’art de Lucerne, Suisse; Conseil des arts d’Angleterre, Londres, Grande-Bretagne.