Sans titre
Chrystel Mukeba travaille sur les liens entre le colonialisme et l’Art nouveau à travers des portraits de personnes belges afro-descendantes (Drucila Clement, Agnes Kena, Badibanga Ndeka dit Badi, Léonie Ngoie, Lewis Ossoko Hang) dans des bâtiments de style Art Nouveau. Parmi ses sujets photographiques, on trouve des personnes ayant vécu les expériences du colonialisme dans leur intimité, ainsi que des générations plus jeunes dont la relation avec ce passé assez proche n’est pourtant qu’un spectre.
Les photographies ont été réalisées dans des bâtiments emblématiques de l'Art Nouveau, dont le musée Horta, construit en 1898 par et pour l’architecte Victor Horta, et l'Hôtel van Eetvelde, dessiné en 1895 par Horta pour Edmond van Eetvelde, alors administrateur général de l’État indépendant du Congo. En suggérant une réappropriation symbolique de ce patrimoine architectural, construit grâce à l’exploitation de matières premières congolaises telles que le bois forestier, l’œuvre pose la question suivante: à qui appartient aujourd’hui ce patrimoine?
Les œuvres ont été commandées par CIVA pour l’exposition Style Congo. Heritage & Heresy, consacrée aux liens entre l’Art Nouveau et le colonialisme belge.