Sammy Baloji

Sammy Baloji vit et travaille entre Bruxelles et Lubumbashi. Après avoir étudié l'informatique, les sciences de l'information et de la communication à l'Université de Lubumbashi, il intègre l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg où il se spécialise dans l’art vidéo et la photographie. Il cofonde en 2008 les rencontres Picha/Biennale de Lubumbashi. Depuis 2019, il poursuit un doctorat de recherche en art intitulé "Contemporary Kasala and Lukasa: towards a Reconfiguration of Identity and Geopolitics" à l’université Sint Lucas d’Anvers et enseigne à la Sommerakademie de Salzburg en Autriche.

La pratique et les recherches de Sammy Baloji portent sur l’histoire et les mémoires de la République Démocratique du Congo (RDC), son pays natal, et par extension sur la remise en question de l’héritage et de l'impact de la colonisation belge. Il aborde ce dernier thème de la colonisation à travers la façon dont il se perpétue dans nos sociétés contemporaines, notamment à travers l'impérialisme économique et l'utilisation des clichés culturels. Rassemblant archives, photographies, sculptures et vidéos, il met en exergue le rapport que l’être humain entretient avec son environnement, en convoquant notamment des éléments ethnographiques et urbanistiques de la RDC.

Parmi ses expositions personnelles récentes figurent K(C)ongo, Fragments of Interlaced Dialogues au Palazzo Pitti à Florence (2022) et aux Beaux-Arts de Paris (2021), Sammy Baloji, Other Tales au Lund Konsthall en Suède et au musée d’art moderne de Aarhus au Danemark (2020), Urban Now: City Life in Congo, Sammy Baloji and Filip de Boeck au WIELS à Bruxelles et à  The Power Plant à Toronto (2016–2017), ou encore Hunting and Collecting au Mu.ZEE à Ostende (2014). Son travail a été présenté à la 15ème Biennale de Sharjah (2023), à la Biennale de Sydney (2020), au Garage Museum of Contemporary Art à Moscou (2017), à la Biennale de Venise (2015). Chevalier des Arts et des Lettres (France), il a reçu de nombreuses distinctions, notamment le Prix Prince Claus (Pays-Bas), le Spiegel Prize des Rencontres africaines de photographie de Bamako et le Rolex Mentor and Protégé Arts Initiative. En 2019–2020, il est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome. Ses œuvres font notamment partie des collections de la Tate Modern de Londres, du Musée des beaux-arts du Canada ou encore du Musée national de l’histoire de l’immigration à Paris.