Publié le
21/09/2022
© © Gosette Lubondo, Dernière célébration (série Terre de lait, terre de miel), 2022

Kinshasa (N)tóngá

Dossier de presse 21.09.2022

Kinshasa (N)tóngá esquisse une image singulière de la capitale congolaise, de son développement et de sa structure urbaine. (N)tóngá signifie « aiguille »  ou « chantier »  en Lingala et fait référence à l’aspect informel qui caractérise l’évolution de Kinshasa jusqu'à aujourd'hui. L’impact du colonialisme sur l'architecture de la troisième plus grande ville du continent africain est mis en évidence dans l’exposition. À travers leurs œuvres, les artistes mettent en lumière les méthodes de travail et les processus de production qui permettent aux Kinois d'aller à l'encontre d'une vision imposée de la ville et de son identité.

 

Réalisée par Estelle Lecaille et Aude Tournaye (Twenty Nine Studio) en collaboration avec KANAL-Centre Pompidou, l’exposition s’articule autour d’une scénographie conçue par Traumnovelle qui, de par les matériaux utilisés, rappelle une esthétique de ville en devenir. Kinshasa (N)tóngá: entre futur et poussière ouvre ses portes le 23 septembre au K1 - pavillon faisant face au KANAL-Centre Pompidou de l’autre côté du canal. Ce lieu temporaire accueillera une programmation en amont de l'ouverture du futur KANAL-Centre Pompidou.

 

Au cours de l'histoire, Kinshasa, aujourd’hui une métropole de 17 millions d’habitants et une des plaques tournantes du commerce mondial, s'est construite par couches successives le long du fleuve à partir de l’an 500. La ville de l'ère moderne s'est développée dès 1881 avec la colonisation belge qui impose des plans d’urbanisme d'envergure. Profondément ségrégée, la ville coloniale s'articulait autour de larges avenues, de voies ferrées et de parcs abritant des bâtiments administratifs. Malgré un plan en damier imposé par les colons et les schémas directeurs proposés après 1960, Kinshasa fait face à l’apparition d’habitations spontanées qui se développent de manière organique et se caractérisent, encore à ce jour, par une architecture informelle.

 

Comprenant à la fois des œuvres originales et des documents issus d’archives, Kinshasa (N)tóngá offre un regard intime sur la capitale congolaise, son patrimoine et ses perspectives d'avenir. Des photos d'archives retracent les coutumes et rappellent les racines de Kinshasa depuis la fin du 19ème siècle et ce jusqu’aux années 1970. Les utopies modernistes et le passé colonial sont documentés dans le travail de Magloire Mpaka Banona et questionnés dans des œuvres telles que la performance Leopoldville Mourning de Prisca Tankwey ainsi que dans le film The Tower: A Concrete Utopia de Sammy Baloji et Filip de Boeck. En dialogue avec ce dynamisme artistique kinois, l’exposition présente les archives de l’architecte italien Eugène Palumbo et de son associé congolais Fernand Tala N’Gai qui ont œuvré pendant la période du recours à l’authenticité sous Mobutu Sese Seko, le président  de la République Démocratique du Congo de 1965 à 1997. Comprenant un grand nombre de projets officiels et privés, les réalisations de Palumbo sont restées en phase avec les courants de l'architecture moderne, tout en cherchant à incarner les préceptes d’une culture dite « authentique » .

 

Artistes exposés : Bianca Baldi, Sammy Baloji, Filip de Boeck, Dirk Dumon et Mweze Dieudonné Ngangura, Azgard Itambo, Godelive Kasangati, Kongo Astronauts, Gosette Lubondo, Magloire Mpaka Banona, Mega Mingiedi, Pume Bylex, Isaac Sahani, Tankila Studio, Prisca Tankwey.

 

Kinshasa (N)tóngá: entre futur et poussière a été montrée à l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa au printemps 2022 et fait partie de Living Traces, un projet initié par KANAL-Centre Pompidou et ses partenaires, qui relie Bruxelles et Kinshasa.

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