Desert Cities

© Aglaia Konrad

"Konrad pose un regard direct sur ces villes et leurs bâtiments. Il ne s'agit ni d'une photographie architecturale, ni d'une photographie documentaire. Sa façon de voir les choses est sans fioritures et attire l’attention sur la nature accidentelle de l’histoire du réel. Elle montre la poésie même de l'image quotidienne qui ne peut être capturée, mais qui persiste plutôt comme une image après coup dans des souvenirs fragmentaires." Brigitte Franzen dans Desert Cities, 2008

En 1992, Aglaia Konrad emprunte la Cairo-Alexandria Desert Road et fait le voyage entre la capitale egyptienne et Alexandrie. Tout au long de son trajet, elle voit défiler devant elle une suite ininterrompue de projets résidentiels, tel un mirage. Des kilomètres durant, la route, le désert et des bâtiments préfabriqués ne rappelant en rien la riche histoire du pays.

Konrad revient sur les lieux en 2004 pour continuer à étudier ces étranges et squelettiques villes dans le désert, 16 au total. Dans les années 70, l’idée du schéma directeur initial est d’ériger en dehors de la ville du Caire, des cités de 250 à 500.000 habitant·es, indépendantes les unes des autres. Au cours des années 80, l’optique varie et elles sont alors conçues comme des villes satellites, destinées à loger la population sans cesse croissante du Caire. Ensuite, l’explosion immobilière et le développement de projets démesurés que connaissent les années 90 et le début du 21ème siècle, changent tout. En moins de 15 ans, Le Caire voit sa superficie tripler et le gouvernement considère désormais la zone comme étant une sorte de nouvelle vallée du Nil. Un monde artificiel et urbain surgit aux anciennes portes de la ville, avec ses conséquences sur l'environnement.

Avec la série photo Desert Cities, Aglaia Konrad aborde les thèmes de la migration, de l’exclusion, de la politique néolibérale, de la mondialisation et du transnationalisme. La série s’inscrit dans sa réflexion générale sur l’impact de l’architecture sur notre environnement. À travers la répétition et le systématisme, elle révèle le caractère anonyme d’un certain type d’architecture.

© Aglaia Konrad
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