Les méduses #3 : les eaux troubles de la décolonisation avec Gia Abrassart (Café Congo), Anne Wetsi Mpoma (Wetsi Art Gallery) et Ichraf Nasri (Xeno) Une proposition de Xeno
Pour cette première édition, le micro des « Méduses » a recueilli la parole de 4 femmes artistes racisées sur la thématique : « Visibiliser les femmes artistes racisées ? Pourquoi ? Et Comment ? ». Chacune d’elle a répondu à des questions personnelles et collectives en lien avec la thématique et a posé à son tour de nouvelles questions aux auditeurs/trices.
Pour leur dernière émission, les Méduses ont réuni des associations et une galerie qui visibilisent des artistes racisé.e.s et abordent les questions décoloniales.
- Gia Abrassart (Café Congo )
Café Congo est un Tiers-Lieu culturel dédié aux solidarités, résistances et créations artistiques pluridisciplinaires. Matérialisé sous forme d’espace autonome depuis 2018 dans la friche industrielle Studio CityGate à Anderlecht, Café Congo était initialement une plateforme digitale visant à « repenser les relations belgo-congolaises à travers la création et la pensée artistiques ». Plus d’une quinzaine d’artistes résident à l’année dans les ateliers de Café Congo dont Bers Grandsinge, Precy Numbi, Bayunga Kialeuka, Uhorakeye, Joëlle Sambi, etc. En octobre 2020, Café Congo s’est vu décerné le Golden Afro Artistic Award, Prix pour la valorisation culturelle des diasporas africaines de Belgique. En partenariat avec la Wetsi Art Gallery, Café Congo a organisé plusieurs expositions dont celle du talentueux artistique franco-rwandais Mucyo (22.09-30.09). Café Congo continue le brassage artistique au service des artistes africains en résonance avec le reste du monde.
- Anne Wetsi Mpoma (Wetsi Art Gallery)
Anne Wetsi Mpoma est historienne de l’art, penseuse décoloniale, commissaire d’exposition, auteure. Elle propose des solutions pour déconstruire et réinventer les arts et les imaginaires en vue d’une société plus inclusive. Directrice et fondatrice de la Wetsi Art Gallery (2019, asbl Nouveau Système Artistique), un espace indépendant qui crée des ponts avec divers publics notamment institutionnels en montrant le travail d’artistes marginalisés en raison de leur « race », genre, orientation sexuelle, origine ethnique et/ou « handicap ». Dans son essai « Résister dans les arts et la culture en contexte culture en contexte postcolonial » (in Being imposed upon, 2020), elle analyse les rapports de pouvoir qui lient des artistes femmes afrodescendantes belges évoluant en marge et les détenteurs.trices du pouvoir dominant sur la scène de l’art contemporain. Le projet d’exposition Through her (True her) aborde la même thématique en faisant dialoguer les œuvres de ces artistes en marge avec celles ayant intégré la collection du Musée d’art contemporain de la ville de Gand (S.M.A.K.), suite à une recherche effectuée par la co-commissaire du projet, Pascale Obolo. Elle participe en ce moment aux travaux des expert.e.s nommé.e.s pour rédiger un premier rapport pour orienter les parlementaires de la Chambre des représentants participant à la commission chargée d’analyser le passé colonial belge et ses conséquences actuelles.
XENO- est une ASBL dédiée aux femmes* en particulier racisées, aux queers & aux non-binaires. Elle est à la fois une plateforme artistique et un laboratoire de recherche sur les questions féministes intersectionelles. Elle est née du constat de la sous-représentation des artistes femmes, racisées, queers dans les programmations d’expositions. Une absence qui met en lumière la réalité des rapports de dominations genrés et raciaux. De ce fait, Xeno- soutient, promeut et visibilise ces artistes émergentes nationales et internationales. Les principales modalités d’action sont la production d’événements culturels et artistiques : expositions, conférences et workshops.
Xeno- a été fondé par l'artiste Tunisienne Ichraf Nasri, en 2019 à Bruxelles
* Nous utilisons ici le mot femme en tant que construit social, c’est-à-dire toute personne ayant ou ayant eu un vécu social de femme.